Membres d'honneur

Les membres sont choisis pour l'aide ou les conseils qu'ils peuvent apporter à l'association. 

En 2024, l'association compte deux membres d'honneur : Jérôme Bianchi et Isabelle Lapierre.

L’Union des Orthopédagogues de France, depuis sa création, œuvre à la reconnaissance et promotion du métier d’orthopédagogue en France. Les récentes nominations en tant que membres d’honneur de l’association de Jérôme Bianchi et d'Isabelle Lapierre, contribuent particulièrement au développement de la collaboration entre les orthopédagogues et les autres professionnels susceptibles d’accompagner des apprenants aux besoins éducatifs spécifiques. L’UOF tient à les remercier chaleureusement de leur soutien à notre profession. Leur regard et leur aura pédagogique contribuent à la reconnaissance constructive de notre métier. Voici au travers de deux portraits croisés leurs précieux témoignages.

Jérôme Bianchi est un professionnel pluri-actif toujours en quête d’innovation dans le parcours du soin. Neuropsychologue à Nice, il travaille également depuis plus de 10 ans au Centre de Référence des Troubles des Apprentissages de la fondation Lenval. Dans cette structure, il reçoit sa patientèle en cabinet privé et est investi de la mission de consultant à la Maison De l'Autonomie (anciennement appelée MDPH) des Alpes-Maritimes. Ses recherches et missions sont principalement orientées vers les troubles du neurodéveloppement : TDA/H soit Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité ainsi que les troubles du langage et des apprentissages. Soucieux d’accompagner les familles avec professionnalisme et passion, il demeure aussi le créateur du questionnaire IDENTIDYS. Il s’agit d’un outil complètement gratuit qui permet le repérage de ces troubles. Ayant l’esprit d’équipe et prônant l'importance du partenariat avec les autres acteurs du périmédical, il a développé avec son équipe de recherche, un manuel 2.0 qui aiguille et guide les parents dès leur entrée dans le parcours de soin de leur enfant.

Isabelle Lapierre, orthopédagogue québécoise, est quant à elle chargée de cours en adaptation scolaire et sociale ainsi qu'en enseignement des mathématiques à l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Elle est également récipiendaire du prix d'excellence en enseignement et en innovation pédagogique. Depuis plusieurs années, elle nous fait l'honneur de partager son expertise en formant de futures orthopédagogues françaises. Déjà présente lors du tout premier colloque orthopédagogique en 2018 organisé par l'Union des Orthopédagogues de France, elle se dit « très fière d'en faire partie maintenant ! ». Par ailleurs, elle ne manque pas de souligner le courage des pionnières de la première heure !

Comme le souligne l'orthopédagogue québécoise, il est nécessaire de faire du lien entre nos deux pays pour œuvrer à la reconnaissance du métier sur le sol français. Connu pour la grande qualité de son système éducatif, le Canada a effectivement vu naître l'orthopédagogie il y a plus de 60 ans. Celle-ci est donc largement institutionnelle et repose sur un socle de connaissances théoriques et pratiques pour le moins conséquent. “S'appuyer sur des écrits sérieux et des expériences de réussites” est une des clés pour la reconnaissance de l'orthopédagogie en France, explique Isabelle Lapierre. Jérôme Bianchi complète en précisant que “la reconnaissance professionnelle passe en premier lieu par l'harmonisation des pratiques”. Pour le neuropsychologue, les étapes qui suivent seraient la reconnaissance de la profession auprès de la Maison de l’Autonomie et éventuellement un soutien financier apporté aux parents d’enfants qui bénéficient de séances de soutien orthopédagogique.

A propos du rôle des orthopédagogues, voici ce que retient M. Bianchi :  “l'orthopédagogue ne diagnostique pas, mais il / elle repère, dépiste. Il / elle prend en charge en faisant naître "l'apprendre à apprendre". De ce fait, l’orthopédagogie trouve toute sa légitimité dans la prise en compte des particularités de chaque apprenant. Le rôle et la pratique des orthopédagogues devraient d’ailleurs être présentés aux autres professionnels de l’éducation et de la santé. En effet, pour nos deux experts, la pertinence de la fonction des orthopédagogues au sein du système éducatif ne fait aucun doute. Selon la spécialiste en adaptation scolaire et sociale et en innovation pédagogique : “les besoins criants des élèves qui apprennent différemment ne cessent d'augmenter dans les écoles”. Isabelle Lapierre évoque également une inclusion scolaire en développement en France et qui pour être réussie doit amener le monde de l'éducation à “ouvrir sa porte aux orthopédagogues”. 

Par ailleurs, le professionnel de la neuropsychologie perçoit une pertinence particulière en l’investissement des orthopédagogues dans l’accompagnement des familles. “Je vois dans l'Orthopédagogue, le professionnel réussissant à faire le lien entre l'école et la recherche scientifique, un maillon plus que nécessaire à l'évolution psychologique et pédagogique de ces enfants”, explique le spécialiste. Isabelle Lapierre partage également l'idée de l'importance du rôle de « maillon » de l'orthopédagogue et met en évidence les bénéfices qu'ils sont en mesure d'apporter : “l'orthopédagogie cible une intervention personnalisée ainsi qu'une mise en lumière de ce qui va et ce qui ne va pas, mais surtout, l'orthopédagogie construit un pont qui relie les apprenants, leurs parents et l'institution scolaire. Ainsi, ce lien permet une communication et une intervention efficaces et transférables d'un lieu à l'autre, soit entre l'école, la maison et le cabinet de l'orthopédagogue et des autres professionnels gravitant autour de l'apprenant.”.

Jérôme Bianchi conclut en exprimant sa reconnaissance et son soutien apporté à UOF et au métier d'orthopédagogue avec un regard de professionnel du terrain, capable de percevoir les avantages et la pertinence de la pratique orthopédagogique, particulièrement auprès d’apprenants présentant des troubles du neuro-développement : 

“pour que l'école s'adapte aux profils des enfants à besoins particuliers, pour une formation initiale toujours plus poussée des enseignants, pour une réelle prise en compte des difficultés des enfants TND”.

Interview réalisée par la Commission Communication de l'association